L'apprenant et son rôle dans sa formation

Posté in Généralités, Pédagogie 27.04.2021

L'apprenant et son rôle dans sa formation


Raoul Oppliger




3 axes

Si vous êtes actif dans le domaine de la formation ou de la post-formation en entreprise, vous aurez déjà constaté que 3 principaux axes orientent le déroulement et la pertinence de la formation.

Mais que cherche le formateur (et parfois l'entreprise - les buts étant parfois différents !) ?

Son principal souhait est d'amener un groupe de personnes à un niveau requis de compétences.
Comme il s'agit d'un groupe de personnes, il y a donc, à la base, présence de compétences différentes, de niveaux différents, de motivations différentes.

L’accent est mis sur les échanges au sein du groupe de personnes, le rôle du formateur, tout en restant essentiel, s’en trouve profondément modifié par rapport à un enseignement frontal traditionnel.
Le formateur n’est plus l’unique détenteur et transmetteur du savoir mais il joue plutôt un rôle de facilitateur des apprentissages. Il stimule le groupe, l’oriente, régule les échanges et fournit des ressources adéquates.
En particulier, il encourage, au travers des activités qu’il élabore des points de vue divergents, Cela lui permet de faire émerger des désaccords de manière à engager le raisonnement, la réflexion et susciter un travail explicatif favorisé par la confrontation.
En outre, il veille également à la cohésion du groupe et à l’implication de chacun des élèves. Il est important que la divergence de points de vue se développe sur fond de dialogue et non de rivalité entre personnes.

Modèle de Faerber

Pour mieux appréhender le rôle essentiel du groupe dans les processus pédagogiques, on peut s’appuyer sur le modèle de Faerber (2001).

Celui-ci a étendu le modèle classique du triangle pédagogique (Houssaye, 2000) en y ajoutant un 4e pôle ; celui du groupe.

On retrouve à la gauche de ce tétraèdre pédagogique les trois processus du triangle classique « enseigner-former-apprendre » (qui lient les pôles enseignant-apprenant-savoir).
Viennent s’ajouter sur la droite 3 nouveaux processus induits par le groupe :

  • le processus transversal collaborer, qui se réfère à l’ensemble des rapports qu’entretient l’apprenant avec le groupe et réciproquement. Il englobe à la fois la communication, la coordination dans l’équipe ainsi que l’interdépendance entre ses membres
  • le processus manipuler s’apparente au processus de co-construction des savoirs: qu’ils soient déclaratifs, procéduraux ou relèvent de l’attitude ou du comportement, les savoirs sont échangés
  • le processus faciliter englobe l'ensemble des relations qu'entretient l’enseignant avec le groupe (plutôt qu’avec l’apprenant seul)

En résumé

les pédagogies collaboratives s’appuient sur le constat que l’entraide entre les élèves influence profondément l’apprentissage individuel. En conséquence, elles proposent des pratiques actives et centrées sur l’apprenant, qui se déroule au sein d’un groupe où il peut, échanger ses idées, développer ses propres représentations, valider ses nouvelles connaissances, construire ses structures cognitives.

Pour remplir sa mission, le formateur va donc devoir prendre en compte ces différents paramètres.

Un paramètre supplémentaire a été négligé jusqu'à présent.

Il s'agit de l'environnement, du contexte dans lequel se trouve l'apprenant.

  • Quels sont ses moyens préférés d'apprentissage ?
  • Quels sont les personnes qui ont une influence sur lui ?
  • Quelles personnes juge-t-il comme experts du domaine ?

La formation devrait donc prendre en considération les axes suivants:

  1. Un premier axe portant sur les modes d'apprentissage proposés (cela dépend évidemment du thème mais aussi et surtout des moyens mis au départ par l'entreprise). Le choix d'un moyen ou d'un autre devrait être effectué par l'apprenant en fonction de ses facilités d'apprentissage.
  2. Un deuxième axe dépendrait du niveau de l'apprenant. Selon les niveaux de départ et selon les compétences, les chemins à suivre optimaux devraient être différents. Il faut donc pouvoir avoir un axe propre aux compétences des apprenants.
  3. Un troisième axe portera sur la difficulté. Le contenu est dynamiquement adapté à la performance du participant afin de maintenir son état de flow à son niveau optimal.